Crises et transformations
Si nous observons l’histoire de l’univers et le fonctionnement de la nature, nous constatons que chaque transformation importante dans le processus de l’évolution est précédée d’une crise, d’une période chaotique. Cette crise dénonce l’impossibilité de continuer à progresser dans les conditions existantes, et la nécessité d’un changement, d’une transformation, d’un saut en avant dans le processus de l’évolution. C’est sans doute ce qui se passe actuellement sur la terre, en attendant la transformation radicale que les anciennes prophéties annoncent depuis longtemps pour l’an 2012.
Quelle sera exactement la nature de cette transformation ? Il est difficile de le dire, car ce que nous appelons transformation est le passage d’une condition connue, que nous vivons, à une condition complètement nouvelle, que nous ne connaissons pas encore et qu’il ne nous est même pas vraiment possible d’imaginer dans notre structure mentale d’avant la transformation. Certains parlent d’ascension de la planète et de ses habitants, d’autres du passage de la troisième dimension à la quatrième ou cinquième dimension, d’autres encore du retour de l’âge d’or ou du paradis sur terre… Il est bien difficile de visualiser ces événements, surtout lorsqu’on considère l’état de décadence, semble-t-il inextricable, de nos civilisations actuelles et la vision limitée de la plupart de nos dirigeants.
Barbara Marx Hubbard, dans son livre The Evolutionary Journey, a Personal Guide to a Positive Future (Le voyage évolutionniste, un guide personnel pour un futur positif), donne une très bonne comparaison de l’incapacité que nous avons de voir une issue positive, ou même possible, dans la situation actuelle.
Supposons que l’humanité soit à état fœtal, à la fin du septième mois de gestation. Quelles seraient, dans cette situation, les prédictions des scientifiques ? Ils prévoiraient que dans un mois, vu le rythme de croissance de l’humanité-fœtus, des signes graves de famine et de surpopulation commenceraient à se manifester. Dans deux mois, les ressources ne seraient plus suffisantes et des populations entières mourraient de faim. Dans trois mois, la pollution, la surpopulation et les révolutions sociales atteindraient des proportions alarmantes… Se basant sur ces prévisions, ils nous conseilleraient, avant qu’il ne soit trop tard, de cesser notre croissance, de redistribuer les ressources existantes, de conserver, de préserver, de planifier et d’accepter nos limitations.
Comme la plupart des experts, nos scientifiques à l’état fœtal ne seraient pas capables de prédire le nouveau – puisqu’il ne s’est jamais produit – de la même façon qu’une cellule de l’embryon n’est pas capable de prévoir qu’au neuvième mois la naissance va avoir lieu. Pour nous aussi, la naissance est proche, et les dernières années qu’il nous reste à vivre avant de connaître cette libération vont être difficiles.
Ce texte est un chapitre du Guide du bonheur pour le troisième millénaire, de Pierre Wittmann.